Il y a 80 ans aujourd'hui : les troupes russes entraient en Hongrie pour libérer le pays de l'occupation allemande

Le 23 septembre 1944, les premières forces militaires russes arrivent sur le territoire hongrois. Leur mission est de chasser les troupes allemandes qui occupent le pays. L'arrivée de l'Armée rouge est initialement prévue comme une opération de sauvetage pour libérer la Hongrie du contrôle allemand. Cependant, ce qui devait être une intervention temporaire se transforme en une occupation prolongée, les forces russes restant en Hongrie pendant les 46 années suivantes.
L'alliance de la Hongrie avec l'Allemagne nazie
La Hongrie s'engagea dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne nazie le 27 juin 1941, à la suite de l'invasion de l'Union soviétique par Hitler. L'objectif premier du gouvernement hongrois était de s'aligner sur le camp qui semblait vainqueur, espérant que cette décision stratégique garantirait des conditions favorables pour le pays. Cependant, ces calculs se révélèrent désastreusement erronés et la guerre ne se déroula pas comme prévu. La défaite militaire la plus dévastatrice de la Hongrie eut lieu en janvier 1943 lors de la bataille du Don, où la deuxième armée hongroise, composée de 200,000 XNUMX soldats, subit une perte catastrophique.
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L'occupation soviétique et la dynamique internationale
En 1944, le cours de la guerre avait changé. La Roumanie déclara la guerre à l’Allemagne et la Hongrie envisageait elle aussi de changer de camp. En août, le régent Miklós Horthy apporta les changements nécessaires au Parlement et commença à planifier la sortie de la Hongrie de la guerre. Pendant ce temps, les forces russes avançaient progressivement en Hongrie depuis plusieurs directions. Horthy envoya le colonel général Gábor Faragho négocier un cessez-le-feu préliminaire avec les Soviétiques. Les troupes russes entrèrent à Budapest le 13 avril et prirent officiellement le contrôle de la Hongrie le 4 avril, une date qui fut commémorée comme le « Jour de la Libération » jusqu’en 1990.
La présence soviétique en Hongrie La situation fut encore renforcée par le traité de paix de Paris, qui autorisa les troupes russes en Autriche à maintenir les lignes de ravitaillement entre les deux pays. Cependant, l'influence de Moscou en Autriche fut limitée en raison de la présence des forces britanniques et américaines.

Source : pamyat-naroda.ru.
L'évolution post-stalinienne et la poursuite de l'occupation
Le 5 mars 1953, la mort de Staline marque un tournant décisif. Son successeur, Nikita Khrouchtchev, poursuit une politique de conciliation et le traité d'État autrichien du 15 mai 1955 entraîne le retrait de toutes les troupes étrangères d'Autriche. Cette évolution fait naître l'espoir chez les Hongrois de voir la présence militaire russe prendre fin dans leur pays. Mais la Hongrie n'a pas cette chance. Le lendemain, le pacte de Varsovie est signé, officialisant la présence continue des troupes soviétiques en Hongrie. Une nouvelle unité est créée à partir des forces retirées d'Autriche et, à l'été, les Soviétiques élaborent des plans pour réprimer tout soulèvement potentiel.
La révolution hongroise de 1956 et ses conséquences
Malgré la tentative du gouvernement hongrois de révoquer l'« invitation » des troupes soviétiques le 1er novembre 1956, suite au déclenchement de la révolution hongroise, les Soviétiques ont répondu en envoyant encore plus de troupes. La révolution a été brutalement écrasée le 4 novembre lors d'une opération connue sous le nom de « Tourbillon ». En 1957, le Groupe de forces Sud a été créé sous le contrôle direct du ministère soviétique de la Défense et la présence des troupes soviétiques en Hongrie a été officiellement légitimée.
Tout au long des années 1980, la présence militaire soviétique est restée inchangée. Bien que les citoyens se soient habitués à l'occupation, toute opposition à la présence des troupes a été sévèrement réprimée. Des difficultés financières sont également apparues, le nombre exact de soldats et les conditions de leur séjour n'ayant jamais été entièrement clarifiés. Plus de 65,000 100 soldats étaient stationnés dans 10 garnisons et 6,000 bases aériennes, utilisant près de XNUMX XNUMX bâtiments. L'entretien d'une telle force militaire est devenu de plus en plus insoutenable pour les dirigeants soviétiques, en particulier compte tenu de leurs conflits plus vastes, notamment les tensions avec les États-Unis et la guerre en Afghanistan.
La fin de l'occupation soviétique
En 1986, la réduction progressive des forces soviétiques commença et deux ans plus tard, Mikhaïl Gorbatchev annonça la fin de la doctrine Brejnev, marquant un changement majeur dans la politique étrangère soviétique. Le discours de Gorbatchev annonça des plans pour un retrait important des troupes soviétiques d'Europe de l'Est. Le 10 mars 1990, un accord officiel fut signé, stipulant que toutes les forces soviétiques quitteraient la Hongrie avant le 30 juin 1990. Le retrait commença le 1er février 1990 et le 16 juin, environ 100,000 3 personnels soviétiques, y compris des civils et du matériel militaire, avaient quitté le pays. Ce jour-là, le dernier soldat soviétique, le commandant Viktor Silov, traversa la frontière hongroise à XNUMX heures, marquant la fin d'une époque.
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Auteure : Georgina Palincsák
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