Concernant : le système de transport de gaz hongro-russe va-t-il s’effondrer ?
Les décisions d'arbitrage contre Gazprom prennent lentement forme et, selon des experts connaisseurs du secteur, la structure du transport de gaz hongro-russe pourrait changer considérablement dans un avenir proche. De nouvelles routes et des changements dans la coopération peuvent apparaître, mais la sécurité d'approvisionnement de la Hongrie n'est pas menacée.
Le portefeuille a parlé à plusieurs experts du secteur sur l'avenir du gaz russe en Europe et en Hongrie, qui ont convenu que les décisions contre Gazprom pourraient apporter des changements significatifs au marché du gaz. Cependant, ils ont tous souligné que ces changements affecteraient principalement la structure des importations et que l'approvisionnement en gaz de la Hongrie ne serait pas interrompu.
L'arrière-plan
En 2022, après que plusieurs entreprises européennes ont refusé de payer Gazprom en roubles, l'entreprise russe a interrompu ses livraisons à nombre de ses acheteurs. À la suite de cet incident, les entreprises concernées ont intenté des poursuites, qui sont désormais en passe d'aboutir à des verdicts devant les tribunaux d'arbitrage. Les demandes de dommages et intérêts cumulées des entreprises pourraient potentiellement atteindre 70 à 80 milliards d'euros.
Cependant, comme le souligne Portfolio, cette amende est si élevée qu'il est très peu probable que Gazprom soit disposé ou capable de la payer. C'est pour cette raison que des huissiers ont été nommés pour percevoir des indemnisations sur tout transfert d'argent que les autres acheteurs européens de gaz russe effectuent à Gazprom. Parmi ces pays figurent la Hongrie, la Slovaquie et l'Autriche, où les compagnies gazières publiques ont déjà reçu fin mai des appels d'Orlen pour saisir un certain pourcentage des transactions avec l'entreprise publique russe.
Si les paiements sont détournés avec succès, Gazprom coupera probablement immédiatement l’approvisionnement en gaz des États concernés. Dans le cas contraire, les dommages resteront impayés.
Afin de garantir la poursuite des importations de gaz, la Hongrie a publié fin mai un décret gouvernemental interdisant à tout tiers extérieur de saisir l'argent des transferts initiés vers Gazprom, arguant que cela constituerait une ingérence dans les affaires intérieures de l'État. Bien que le décret gouvernemental soit discutable d'un point de vue juridique international, il semble efficace à court terme, dans la mesure où le transfert à Gazprom s'est déroulé sans intrusion après sa promulgation.
Toutefois, cette solution n’offre qu’une protection à court terme, à la fois en raison de sa contestabilité juridique internationale et parce que les huissiers de justice de l’UE pourraient bientôt passer à un niveau d’exécution plus élevé.
Le gaz russe ne s'arrêtera pas mais pourrait atteindre la Hongrie par d'autres routes
Selon un expert interrogé par Portfolio, il est fort probable que
« La structure actuellement connue des achats de gaz hongro-russes va s'effondrer le plus tôt possible ».
Cela ne signifie toutefois pas que la Hongrie se retrouvera sans approvisionnement, d'autant plus que les installations de stockage de gaz du pays se situent actuellement à un niveau exceptionnellement élevé de 78 %.
Les experts interrogés ont souligné trois changements potentiels pour l’avenir. Premièrement, de nouveaux intermédiaires pourraient entrer dans le processus de vente et de transport. Cela pourrait être un moyen d’empêcher les États d’acheter directement du gaz (et de payer) Gazprom, contournant ainsi la législation européenne en matière d’application. Malheureusement, cela signifie également qu'un certain nombre de nouveaux acteurs pourraient être impliqués, certains avec des antécédents douteux, augmentant ainsi le risque de contrats. Néanmoins, comme le souligne Portfolio, il est peu probable que cela porte atteinte à la sécurité d'approvisionnement sur le marché gazier hongrois.
Deuxièmement, le modèle de transport pourrait changer, la Turquie, en particulier, jouant un rôle important avec sa solution dite de mélange turc, qui impliquerait que des molécules de nombreuses origines différentes (par exemple russe, azérie, iranienne) soient mélangées en Turquie et transportées. vers l'Europe en tant que source unique. Comme le soulignent les experts, il serait ainsi impossible de savoir quelle proportion de molécules de gaz, quelle que soit leur origine, est présente lors du transfert et, une fois de plus, techniquement parlant, les importations directes en provenance de Russie seraient interrompues. Pourtant, dans la pratique, une partie du gaz entrant dans l’UE proviendrait toujours de Gazprom.
La troisième option concerne les routes de transit russo-ukrainiennes, où les experts interrogés estiment que le mélange turc pourrait également circuler. L'avenir de cette route est particulièrement important du point de vue hongrois, car le contrat d'achat de gaz à long terme hongro-russe de 2021 prévoit la livraison d'un milliard de mètres cubes par an de gaz russe via le transit russo-ukrainien via la Slovaquie et l'Autriche vers le pays.
Globalement, on peut conclure que le retrait soudain de la Hongrie du gaz russe est douteux et que les changements que devraient apporter les arbitrages ne risquent pas de mettre en péril la sécurité d'approvisionnement du pays. On s’attend plutôt à ce que la structure du transport de gaz hongro-russe et son cadre contractuel subissent des changements dans un avenir proche, avec l’arrivée de nouveaux acteurs potentiels dans le domaine.
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Source: Réalisations
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2 Commentaires
Si notre approvisionnement n’est pas menacé, comme le dit l’article, tout va bien.
Le reste n’est que de la petite politique.
La Hongrie quittera l’OTAN et même l’UE avant de renoncer au gaz et au pétrole qu’elle obtient de la Russie. C’est l’une des raisons pour lesquelles son parti au pouvoir est au pouvoir. Des millions de personnes âgées voteront pour eux tant que les cadeaux russes afflueront. Après tout, qui a envie de geler en hiver ? Droite? Et si la Hongrie quitte l’OTAN, elle pourrait rejoindre la Russie, la Biélorussie, etc. ! Il y a sûrement des avantages à cela si les dictateurs ne vous dérangent pas !