Le Fidesz du Premier ministre Orbán pourrait-il réellement expulser les ressortissants hongrois possédant la double nationalité ?

Le gouvernement hongrois propose un amendement constitutionnel qui pourrait autoriser l'expulsion des ressortissants hongrois possédant la double nationalité s'ils sont considérés comme une menace pour la sécurité nationale. Les critiques mettent en garde contre le risque que cette loi viole les accords internationaux et soit utilisée à des fins politiques, tandis que le gouvernement affirme qu'elle renforce la protection de la souveraineté.

Nouvel amendement constitutionnel

Comme nous l’avons signalé plus tôt cette semaine, le Gouvernement hongroisL'amendement constitutionnel proposé par le Fidesz pourrait permettre l'expulsion des ressortissants hongrois possédant la double nationalité s'ils sont considérés comme une menace pour la sécurité nationale. Maté Kocsis L'influence étrangère s'accroît par le biais des ONG, des médias et de l'aide financière, ce qui incite à renforcer les protections de la souveraineté. Cet amendement, qui s'inscrit dans le cadre d'un « nettoyage de Pâques », vise à limiter cette ingérence en élargissant les pouvoirs du gouvernement. Bien que les détails restent flous, la loi pourrait avoir des implications plus larges pour les étrangers en Hongrie, en particulier ceux engagés dans des activités civiques ou politiques, suscitant des inquiétudes quant à son impact potentiel sur les droits de résidence et de citoyenneté.

Le Fidesz peut-il réellement expulser les ressortissants hongrois possédant la double nationalité ?
Maté Kocsis
Photo : MTI/Máthé Zoltán

Des préoccupations juridiques et en matière de droits de l’homme ?

D’après Sommaire, beaucoup soutiennent que l'amendement proposé soulève de graves préoccupations juridiques et en matière de droits de l'homme, car les accords internationaux, y compris la Convention européenne des droits de l'homme, interdisent l'expulsion de citoyens de leur propre pays. Des figures de l'opposition comme Klára Dobrev avertissent que si la Hongrie poursuit cette législation, elle pourrait être soumise à des pressions pour se retirer du Conseil de l'Europe. Péter Márki-Zay, un homme politique possédant la double nationalité hongroise et canadienne, a suggéré que la loi pourrait être utilisée pour cibler des opposants politiques plutôt que de véritables menaces à la sécurité.

Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó a défendu la proposition, établissant un parallèle avec la loi Magnitsky américaine, qui sanctionne les personnes coupables de corruption et de violations des droits de l'homme. La formulation vague de l'amendement a également suscité un débat sur les personnes susceptibles d'être concernées, notamment sur son application aux citoyens nés en Hongrie ayant ultérieurement acquis une seconde nationalité. L'incertitude persiste quant aux détails, mais des inquiétudes persistent quant à un éventuel détournement de la loi à des fins politiques.

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Photo : Facebook/Szijjártó Péter

Les ressortissants hongrois ayant la double nationalité sont confrontés à de sérieux changements

L'amendement proposé à la Loi fondamentale hongroise marque une évolution significative dans la protection juridique des ressortissants hongrois ayant la double nationalité, annulant l'interdiction constitutionnelle d'expulser des citoyens du pays. Le cadre existant, renforcé par le septième amendement de 2018, interdisait les expulsions collectives et garantissait que Hongrois Les citoyens ne pourraient pas être expulsés de force. Les critiques, dont l'ancien ministre de la Justice Péter Bárándy, affirment que le nouvel amendement viole les principes constitutionnels et introduit une discrimination illégale en distinguant les citoyens hongrois en fonction de leur double nationalité.

Les experts juridiques soulignent également les inquiétudes concernant le droit international, la Convention européenne sur la nationalité décourageant la discrimination à l'encontre des individus en fonction de la manière dont ils ont acquis leur nationalité. De plus, la Cour européenne des droits de l'homme a systématiquement rejeté les mesures imposant des restrictions injustifiées aux droits. S'il est adopté, cet amendement pourrait créer des conflits juridiques avec les obligations internationales en matière de droits de l'homme et créer un précédent en matière de traitement différencié des ressortissants hongrois, suscitant des inquiétudes quant aux implications plus larges pour les droits de citoyenneté en Hongrie.

Le Fidesz apporte des éclaircissements sur la question

Le groupe parlementaire Fidesz a apporté une précision, soulignant que les ressortissants hongrois possédant la double nationalité ne seraient passibles d'expulsion avant la suspension de leur nationalité hongroise. Selon ce communiqué, l'amendement introduit un cadre juridique permettant la suspension temporaire de la nationalité lorsque la présence d'un individu en Hongrie est considérée comme une menace pour l'ordre public, la sécurité publique ou la sécurité nationale. Toutefois, les critères exacts de ces suspensions ne seront pas précisés dans la Loi fondamentale, mais définis dans une loi organique distincte. L'amendement exempte notamment les citoyens des États bénéficiant du droit de libre circulation et de séjour au sein de l'UE.

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