Comment un garçon d’un village hongrois est-il devenu une royauté d’Hollywood ?

Pusztatúrpásztó, le quartier d'une petite ville de campagne appelée « Túrkeve » dans l'est de la Hongrie, a vu naître trois garçons à la fin du XIXe siècle : Zoltán, Vince et Sándor. Personne ne se doutait que l’un d’eux, Alexander Korda (né Sándor László Kellner), allait devenir une légende hollywoodienne.

Premières années et débuts silencieux

Né en 1893, l’enfance d’Alexander Korda en Hongrie prend un tournant lorsque, à la suite d’une infection oculaire, il est exempté du service militaire en raison d’une mauvaise vue. Il était un petit enfant lorsque son père est décédé subitement. La famille a déménagé à Kecskemét, mais il a voulu s'éloigner au plus vite de son grand-père violent et est parti pour Budapest, Tudás.hu écrit. Korda a commencé à écrire des critiques de films pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a également changé le nom de famille, dérivant le nouveau nom Korda de l'expression latine « sursum corda » (« élevez votre cœur »).

Sa carrière cinématographique a commencé en portant des œuvres littéraires sur l'écran muet, notamment « L'Homme d'or » et « Le Calife Cigogne ». En 1917, il rachète la Corvin Film Factory et, avec son associé, fonde leur entreprise cinématographique sur la propriété de la rue Róna, qui devient la citadelle de la production cinématographique hongroise. Il a réalisé l'un des premiers films hongrois projetés à l'étranger, « Les Nuits Blanches ».

Voyage de Vienne à Hollywood

Après avoir traversé la période tumultueuse de l'après-Première Guerre mondiale en Hongrie, Korda s'est aventuré à Vienne, puis à Berlin, avant d'atterrir à Hollywood en 1927. Un déménagement à Londres en 1931 a marqué la fondation de London Films, où Korda a réalisé des succès comme « The Private Life ». d’Henri VIII » et a produit des succès comme « Le Livre de la Jungle » et « Richard III ».

La vie personnelle de Korda était aussi dramatique que ses films. Un divorce en 1930 avec sa première femme, une actrice, a conduit à une série de relations, notamment des mariages avec la star mondiale Merle Oberon et une femme plus jeune. Suite à ses réalisations professionnelles, il mène une vie opulente. Comme le rappelle Michael Korda, l'un de ses neveux, dans ses mémoires, lorsqu'il voyageait, sa légendaire Rolls-Royce Silver Shadow noire l'emmenait directement sur les marches de l'avion.

Traditions hongroises dans la haute société

Malgré leur succès mondial, Korda et ses frères se sont accrochés à leurs racines hongroises. Sándor, bien qu'il ait quitté la Hongrie pour une vie cosmopolite, a conservé son héritage culinaire. Jusqu'à sa mort, il resta dévoué aux traditions hongroises, parlant des langues avec un accent hongrois distinctif. Lors des réceptions, son excentricité brillait lorsqu'il sortait un couteau, coupait du salami et le dégustait dans l'élégance. Même Vincent, sirotant du champagne dans de vieux pots de confiture, a ajouté une touche de simplicité à cette boisson française raffinée. Le caractère hongrois, tant dans le goût que dans les manières, a perduré dans la vie des frères Korda.

L'héritage de la royauté hollywoodienne

Les films de Korda, dont le controversé « Lady Hamilton », ont laissé une marque indélébile dans l’histoire du cinéma. Malgré les objections des censeurs américains, le film connaît un succès mondial, même à Léningrad soviétique, pendant le blocus. L’admiration de Churchill a valu à Korda le titre de chevalier, et il reste immortalisé dans les studios de cinéma Korda à Etyek.

Acte final

Sir Alexander Korda est décédé à Londres à l'âge de 62 ans, laissant derrière lui un héritage qui fait écho au prix décerné par la British Film Academy pour les films exceptionnels et aux Korda Film Studios. D’un petit village de Hongrie aux marches d’Hollywood et au-delà, le parcours de Korda témoigne du pouvoir transformateur du cinéma.

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Source: Tudás.hu

Un commentaire

  1. Il a eu la chance d'avoir émigré après la Première Guerre mondiale, car il ne s'en serait pas bien sorti en Hongrie par la suite, compte tenu de son héritage.

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