Crise de l’industrie automobile hongroise : des licenciements massifs sont-ils inévitables ?

L’industrie hongroise est de plus en plus confrontée à un phénomène connu sous le nom de « chômage interne ». Ce terme désigne une situation dans laquelle les entreprises conservent une main d’œuvre excédentaire malgré des carnets de commandes peu abondants.

Cette situation s’est produite pendant quelques mois seulement lors de la crise financière de 2008-2009. Aujourd’hui, le problème perdure depuis près de deux ans. Les entreprises font face à la situation en restructurant et en réorganisant les horaires de travail, mais il est incertain combien de temps cette approche sera tenable. Des entreprises comme Volkswagen en Allemagne ont déjà procédé à des suppressions d’emplois importantes, ce qui laisse entrevoir la possibilité de mesures similaires en Hongrie.

La crise de l'industrie automobile en Hongrie
Photo : FB/Szijjárto

La crise de l'industrie automobile et un paradoxe économique

L'industrie automobile, pilier de l'économie hongroise, est confrontée à de sérieux défis. La faible demande allemande, la concurrence croissante de la Chine et la transition en cours vers les véhicules électriques exercent une pression énorme sur le secteur.

Si la contraction du PIB hongrois n'est pas surprenante dans ce contexte, le marché du travail reste remarquablement stable, avec des taux de chômage stables et des salaires en hausse. Cette apparente contradiction vient de la réticence des entreprises à licencier. Les employeurs craignent qu'une fois la crise passée, il soit difficile de réembaucher des travailleurs qualifiés, et préfèrent donc conserver leur personnel même en période de vaches maigres.

Le marché du travail a considérablement évolué au cours de la dernière décennie. Les licenciements et les réembauches, autrefois simples, sont devenus plus complexes et plus coûteux en raison de pénuries de main-d’œuvre généralisées et de difficultés à recruter du personnel qualifié. C’est particulièrement vrai en Europe centrale et orientale, où le chômage structurel aggrave la situation. En conséquence, les entreprises donnent la priorité à la rétention des employés, même lorsque le travail est insuffisant pour justifier les niveaux actuels d’effectifs.

Industrie automobile en Hongrie
Source: Pixabay

Comment les constructeurs automobiles hongrois font face à la crise

D’après Économie mondialeLes constructeurs automobiles hongrois adoptent différentes stratégies pour faire face aux défis actuels. L'usine Mercedes de Kecskemét, par exemple, a réduit ses équipes mais a conservé ses effectifs, tout en lançant des programmes de reconversion. Bosch a adopté une approche similaire, en mettant l'accent sur la reconversion et le redéploiement interne pour minimiser les licenciements malgré une baisse mondiale des commandes. En revanche, l'usine de batteries SK On a déjà eu recours aux licenciements et son avenir de production reste incertain.

Les experts préviennent que la stratégie actuelle de rétention des travailleurs n’est pas tenable indéfiniment. Si la demande extérieure ne reprend pas dans les mois à venir, des licenciements massifs pourraient devenir inévitables en Hongrie. Si certaines entreprises, comme Volkswagen en Allemagne, ont déjà procédé à des réductions d’effectifs importantes, la question est de savoir combien de temps les entreprises hongroises pourront maintenir leur approche actuelle. Dans le meilleur des cas, les entreprises géreront la crise par le biais de la reconversion et du redéploiement. Dans le pire des cas, une vague de licenciements pourrait s’abattre sur l’économie hongroise, ce qui alourdirait encore le fardeau économique.

L'état de l'industrie hongroise requiert une attention particulière. Bien que de nombreuses entreprises tentent d'éviter les licenciements, il ne s'agit là que d'une solution à court terme. Les mois à venir détermineront si le climat économique se stabilisera ou se détériorera, et à terme, quand le « chômage intra-entreprise » pourrait se transformer en chômage généralisé. L'avenir du secteur automobile hongrois et d'autres industries clés dépend de la capacité des entreprises à s'adapter à l'évolution du paysage mondial et des réalités économiques.

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2 Commentaires

  1. Les FONDAMENTAUX économiques – continuez simplement à les accumuler, cela SERA un FAIT – en Hongrie.
    L'« autre côté » – survivre à la « traction » agressive et RIGOUREUSE – vers le côté négatif, en trouvant des raisons « solides » – pour lesquelles les « licenciements » massifs peuvent être évités en Hongrie – une image, qui continue de s'afficher, des difficultés extrêmes, pour éviter que cela ne se produise « factuellement », en Hongrie, revient sans cesse, et cela ne peut pas être ÉVITÉ.
    Les investissements allemands dans l’industrie automobile en Hongrie – nous le savons – sont ÉNORMES.
    La « faiblesse » de l’économie allemande.
    L’environnement politique « instable » en Allemagne.
    Le facteur « doute » du plus grand marché d'exportation de l'industrie automobile allemande – la Chine – occupe une place quelque peu « laconique » dans son économie.
    En Hongrie, l'érosion continue de la « valeur » du forint par rapport à l'euro.
    Hongrie – la pression croissante sur son économie « naissante » – telle que son déclin semble angoissant.
    Hongrie – angoisse croissante et baisse de la confiance des citoyens et de la population dans son gouvernement actuel, le Fidesz, dirigé par Orban.
    Les changements « tarifaires » qui seront introduits par les États-Unis d’Amérique – l’augmentation sur la Chine, un autre déstabilisateur.
    L'Europe, c'est son instabilité, sa précarité.
    L'industrie automobile hongroise et ses effectifs vont connaître une « réduction des effectifs » – tôt ou tard.

  2. L’industrie automobile européenne est en difficulté, elle n’a pas su s’adapter aux changements nécessaires. La législation imposée sur les véhicules électriques a également eu un impact considérable sur le marché, sans que les législations sur les véhicules électriques n’aient jamais pris en compte le marché du travail ou l’économie. Lorsque les nazis du climat ont le droit d’influer sur la législation, tout le monde y perd.

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