La citoyenneté hongroise menacée pour les doubles citoyens : nouveau projet de loi sur la suspension et l'expulsion

Un nouveau projet de loi déposé par le parti au pouvoir, le Fidesz, du Premier ministre Orbán, permettrait aux autorités de suspendre la nationalité hongroise des binationaux pendant des années. Ceux qui « perdent temporairement leur nationalité hongroise » pourraient être contraints de quitter le pays en 72 heures. Les partis d'Orbán disposant d'une supermajorité à l'Assemblée nationale hongroise, il est certain que ce projet de loi sera bientôt adopté.

Les doubles citoyens peuvent perdre leur nationalité hongroise pendant 10 ans

D’après Europe libreJános Halász, député du Fidesz, a présenté mardi soir le projet de loi en question, intitulé « suspension de la citoyenneté hongroise ». Le Premier ministre Orbán a souligné la nécessité d'un tel projet de loi dans son discours du 15 mars, évoquant les « insectes » qui survivent à l'hiver et œuvrent contre la « souveraineté hongroise ».

Il est important que tous les citoyens de l’UE et les citoyens de la Espace économique européen (Suisse, Liechtenstein et Norvège) sont exemptés. Tous les autres ressortissants ne peuvent perdre leur nationalité hongroise que pour une durée maximale de dix ans s'ils constituent une menace pour l'ordre public ou la sécurité nationale de la Hongrie.

Les raisons spécifiques de la suspension sont les suivantes :

  • travailler dans l’armée ou dans les services publics d’un autre pays ;
  • agir en faveur d’une puissance ou d’une institution étrangère d’une manière incompatible avec la citoyenneté hongroise ;
  • quitter le territoire hongrois pour rejoindre un groupe terroriste ;
  • être condamné par un tribunal hongrois pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité, apartheid, altération violente de l'ordre constitutionnel, complot contre l'ordre constitutionnel, trahison, déloyauté, soutien à l'ennemi, espionnage, financement d'actes de terrorisme ou terrorisme ;
passeport hongrois citoyenneté hongroise
Passeport hongrois. Source: depositphotos.com

Le gouvernement hongrois attend des citoyens qu'ils se dénoncent les uns les autres

Il est intéressant de noter que chacun peut signaler une personne dont la citoyenneté devrait être suspendue pour les raisons susmentionnées, sans que les autorités n'informent la personne concernée qu'une enquête est en cours. La personne concernée peut déposer un recours contre la décision de suspension dans un délai de trente jours, lequel doit être transmis à la Kúria (Cour suprême hongroise) par le ministre compétent dans un délai de quinze jours. L'instance judiciaire de troisième instance dispose de quarante-cinq jours pour confirmer ou annuler la décision du ministre.

Toutefois, une fois la peine prononcée, les autorités peuvent expulser la personne du pays dans un délai de 72 heures. Elle devra donc peut-être attendre la décision de la Kúria à l'étranger.

Loi unique

Le Fidesz d'Orbán et son allié, le KDNP, disposant d'une majorité qualifiée au parlement hongrois, le projet de loi sera certainement bientôt adopté. Les médias hongrois se sont déjà interrogés sur l'identité des premières cibles et ont convenu qu'il pourrait s'agir de l'entrepreneur et philanthrope George Soros, associé depuis des années au soutien à l'immigration clandestine dans la communication gouvernementale.

Une telle loi est unique au monde, mais elle peut devenir un précédent.

  • On a écrit ICI que le Premier ministre Orbán a ordonné au Centre national d'information de compiler la liste des ONG et des médias financés par l'étranger.

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