Après un long va-et-vient, le Groupe d'Etats contre la corruption (GRECO) pourrait enfin publier son rapport sur la situation en Hongrie. Il révèle que selon le Conseil de l'Europe, la Hongrie n'a mis en œuvre que cinq de ses dix-huit suggestions. Les deux mots qui reviennent le plus dans le rapport sont « décevant » et « inquiétant ».
Ce que le GRECO a trouvé le plus problématique en Hongrie, c'est la question de l'indépendance des juges, du financement des partis politiques, ainsi que des déclarations de patrimoine et de l'incompatibilité, rapporte HVG. Le rapport a été publié jeudi dernier, mais il est prêt depuis décembre 2018. Il y a une raison pour laquelle le Le gouvernement hongrois a bloqué sa publication pendant huit mois. Le document suggère à plusieurs reprises que
"Le gouvernement hongrois n'est pas du tout disposé à coopérer, et il ne se conforme pas non plus aux suggestions, même s'il y aurait un immense besoin pour cela de la part des parlementaires, des juges, ainsi que des procureurs .”
GREC
L'institution appartient au Conseil de l'Europe et compte 49 pays membres. Ces pays évaluent régulièrement leurs performances mutuelles dans la lutte contre la corruption. Le groupe d'experts évalue la situation dans les pays membres en leur rendant visite, par exemple.
L'assemblée plénière se prononce sur le rapport, qui peut également inclure des suggestions pour améliorer la législation et les pratiques juridiques du pays en question.
Le pays rend ensuite compte (c'est ce qu'on appelle le rapport de conformité) des mesures qu'il a prises en réponse au rapport. Le GRECO accepte alors les mesures prises ou les rejette partiellement ou totalement. Le rapport n'est publié qu'après ce long processus, du moins dans les pays où le gouvernement l'accepte.
Le gouvernement hongrois a rejoint l'organisation en 1999. Cependant, depuis 2017, ils ont refusé de permettre au rapport d'atteindre le public. Les règles de l'organisation permettent cette décision, ainsi, avec la Hongrie, la Biélorussie a également bloqué la publication du rapport.
Marin Mrcela, le chef de l'organisation, a noté que le gouvernement hongrois n'a donné aucune explication quant à la raison pour laquelle il a refusé la publication.
"Je ne pense pas que ce soit le signe de bonnes intentions."
L'organisation anti-corruption s'est rendue en Hongrie en mars, lorsqu'elle a rencontré Péter Polt, le procureur général de Hongrie, par exemple. Maintenant, le rapport a finalement été publié, mais uniquement avec la réponse du gouvernement et ses réflexions.
Résultat : insatisfaisant
L'une des principales conclusions du rapport est que la lutte contre la corruption en Hongrie n'est pas adéquate, ni au Parlement ni dans le système judiciaire. En ce qui concerne les parlementaires, les juges et les procureurs, le gouvernement hongrois n'a appliqué de manière satisfaisante que cinq de ses dix-huit suggestions concernant la prévention de la corruption d'il y a quatre ans. La conclusion est que puisque la Hongrie n'a pas apporté de modifications satisfaisantes, elle doit continuer à participer à la procédure.
Les experts ont trouvé particulièrement décevant que dans de nombreux cas, le gouvernement hongrois n'ait répondu qu'en disant "aucun progrès n'a été fait", même si certaines des suggestions sont venues en 2015. Le GRECO demande aux autorités hongroises de prendre des "mesures précises" pour améliorer la situation.
Les aspects suivants sont particulièrement importants selon le GRECO (pour le rapport complet, cliquez ici) :
- améliorer le niveau de transparence et de consultation dans le processus législatif (y compris l'introduction de règles sur les interactions avec les lobbyistes),
- adopter un code de conduite des parlementaires (couvrant notamment diverses situations pouvant conduire à un conflit d'intérêts),
- assurer un format uniforme des déclarations de patrimoine,
- de revoir la large immunité dont jouissent les parlementaires ou d'assurer un contrôle et une application efficaces des règles de conduite.
Il est également essentiel que tous ces aspects disposent d'un système de suivi.
Le panel d'experts a également constaté que la question de l'impartialité des juges était problématique en Hongrie, ainsi que le pouvoir dont dispose le procureur général – la situation a peut-être même empiré. Par conséquent, le groupe demande à la Hongrie d'accorder une attention urgente à ces questions. Enfin, la transparence du financement des partis politiques a également été jugée « globalement insatisfaisante ».
https://dailynewshungary.com/hungarians-not-care-corruption/
La source: hvg.hu
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